Pour 1917 je ne me prononcerai pas, ne l'ayant pas - encore - vu.
Mais le choix artistique de Dunkerque, comme d'autres films récents, plus ou moins rigoureux, me rappelle une réflexion personnelle qui me tarabuste.
On bascule dans de l'Histoire spectacle. C'est bien sûr ma vision de professionnel.
En ce sens que la photographie est ultra-léchée, et il n'y a plus de film où la post-production ne se lâche. On est tellement habitué aux progrès des trucages qu'on ne veut plus faire de sobre, il en faut partout et tout parfait: des figurants, des explosions, des couleurs et des plans parfaits. Et je ne parle même pas des libertés avec la réalité historique. Bref il faut d'abord du grand spectacle, et je m'en rends compte avec les mômes d'aujourd'hui qui ont besoin de s'en prendre plein les mirettes avant de commencer à réfléchir sur quoi que ce soit.
Bon le phénomène n'est pas nouveau, car les grands films de guerre de la génération de nos grand'parents théâtralisaient à fond les ballons la violence et dissimulaient, maquillaient ce qui pouvait déranger.
Bref, Dunkerque, ou même des scènes de la bataille de la Somme dans le biopic sur Tolkien, tout est ... parfait, bluffant. Ou comme le Stalingrad d'Annaud, qui est joli mais assez débile.
Or la guerre c'est souvent sobre, chiant, plat, austère, sans pour autant que la violence soit absente. On crève dans une réalité de merde, sans rien faire, souvent sans rien voir. Bref pour le spectacle, on repasse. ça me fait presque penser à des parties de paintball que j'ai menées: on se fait dézinguer parfois sans rien comprendre
Donc j'ai d'autres références, à mon sens plus proches de la réalité.
Des scènes de Capitaine Conan, avec Torreton par exemple.
Ou le Stalingrad de Vilsmaier, même si la fin tourne au drame théâtral.
Plus récemment , et Rémi doit peut-être connaître, une série de court-métrages allemands sur le front de l'ESt, découverts sur Youtube appelée "les visages sont poussiéreux".